L’Afrique est un continent
à fort potentiel, et selon toutes les prévisions, les 50 prochaines années
seront des années de lumière au niveau économique, social et surtout technologique.
L’innovation technologique sera la mère de cette prévisionnelle performance qui fera de l’Afrique un poids lourd économique.
Parmi ces régimes
technologiques, trois principaux auront un sérieux impact sur la transformation
de l’Afrique au cours des toutes prochaines décennies : la biotechnologie agricole ; les systèmes de santé et d’innovation en
santé ; et les nouvelles technologies d’énergie, en particulier les
technologies sobres en carbone et les technologies soucieuses du climat.
Nous vous éluciderons avec
brio à travers ce billet, ces technologies et l’impact qu’elles auront dans
différents secteurs d’activités.
La biotechnologie agricole, une « Révolution
génétique »
L’on soutient que d’ici à
2060, la révolution verte sera supplantée par une révolution génétique. Depuis
le début des années 80, la biotechnologie moderne a conduit à une meilleure
connaissance des procédures scientifiques nécessaires pour utiliser les
techniques basées sur les gènes aux fins d’amélioration de l’agriculture. La biotechnologie
agricole est à même de transformer l’agriculture africaine, grâce à
l’accroissement de la productivité et des revenus des agriculteurs. Les
avantages potentiels de la biotechnologie agricole sont notamment
l’augmentation du rendement des cultures vivrières de base dans les
environnements tropicaux et semi-tropicaux, la création de variétés résistant à
la sécheresse et aux insectes nuisibles, et le raccourcissement des cycles de
récolte, permettant ainsi de planter plusieurs cultures par saison. Le génie
génétique favorise également les techniques permettant de réaliser des
économies sur les coûts, notamment la fixation de l’azote.
La biotechnologie offre la
possibilité de mettre au point des variétés et des techniques permettant de
réduire l’utilisation d’engrais et de pesticides. À titre d’exemple, les
nouvelles variétés de cultures peuvent contribuer, dans certains cas, à une
réduction substantielle de l’utilisation d’herbicides. Elles peuvent également
créer de nouvelles variétés cultivées plus résistantes au stress biotique,
augmentant ainsi la possibilité de pratiquer l’agriculture avec peu d’intrants
en termes d’eau et d’énergie. Le coton biotechnologique, qui résiste au ver de
la capsule souvent dévastateur, par exemple, a permis d’augmenter les
rendements de 29 % en Inde et a contribué à une augmentation de 78 % du revenu
de bon nombre des agriculteurs les plus pauvres de ce pays. Les variétés
améliorées de maïs ont permis d’accroître les rendements à travers le monde, à
des taux allant jusqu’à 61 %, par rapport aux variétés traditionnelles aux
Philippines.
Des technologies
financières améliorées permettent d’étendre et d’approfondir l’intermédiation
financière. L’approfondissement du marché financier augmente ainsi en Afrique,
les intermédiaires financiers offrant plusieurs produits différents et
concevant des produits pour répondre aux besoins des différents acteurs.
Les innovations dans la médecine auront impacteront
les résultats sanitaires
Les innovations dans le
domaine de la santé permettront de fédérer le processus technologique de mise
au point de nouveaux médicaments, vaccins et outils diagnostiques, avec un
grand impact sur les systèmes de santé des pays en développement. La
recherche-développement (R&D) sur les médicaments est un aspect des
innovations en santé, mais elle vise également les innovations
organisationnelles dans la prestation de services. Les systèmes d’innovation en
santé couvrent les processus, les produits et les innovations
organisationnelles nécessaires pour appuyer la recherche-développement, tout en
veillant à la fourniture de médicaments à la population.
Au nombre des principales
technologies qui auront une incidence sur les résultats sanitaires en Afrique
figureront probablement les suivantes :
Ø L’innovation
pharmaceutique pour ce qui est des médicaments et des vaccins, y compris les
nouvelles entités chimiques (NEC) à forte intensité de recherche-développement
et la production de médicaments «suiveurs», et notamment de médicaments
génériques ;
Ø La biotechnologie
en tant que composante essentielle de la recherche bio-pharmaceutique et
biomédicale ;
Ø Les
technologies basées sur le génome telles que la biologie synthétique et
d’autres techniques émergentes ;
Ø Les technologies
des soins de santé, qui couvrent globalement les technologies d’évaluation des
techniques sanitaires et les technologies de diagnostic et de laboratoire.
Toutefois, sans réformes
institutionnelles complémentaires ciblant les systèmes de prestation de soins
de santé, les innovations technologiques dans les soins de santé ne se
traduiront pas par l’amélioration des résultats sanitaires. Si les avancées
technologiques dans la mise au point de médicaments antirétroviraux et dans la
thérapie de traitement du sida ont fait de ce syndrome une affection sanitaire
gérable dans les pays industrialisés, en Afrique, les avantages de telles
avancées ne sont pas encore largement répandus.
Les systèmes énergétiques répondront aux
pressions pour des technologies sobres en carbone
Depuis l’éclatement de la
crise énergétique mondiale dans les années 70, l’innovation technologique dans
le domaine des énergies renouvelables a enregistré une croissance rapide. D’ici
à 2060, les énergies renouvelables pourraient remplacer les combustibles
classiques dans quatre principaux secteurs : la production d’électricité, le
chauffage de l’eau et le chauffage des locaux, les carburants utilisés pour le
transport, et l’énergie rurale. Toutefois, en dépit de la croissance
substantielle enregistrée ces dernières années, il ressort des données les plus
récentes que les énergies renouvelables représentaient à peine
6 % de toute la capacité
mondiale de production d’électricité en 2008 et environ 3,4 % de la production
d’électricité mondiale (à l’exclusion des centrales hydroélectriques de grande
envergure) en 2006.
Sur une période de 50 ans,
la croissance économique mondiale entraînera manifestement une augmentation
phénoménale de la demande d’énergie. À mesure que les émissions de carbone
seront taxées et régulées, la demande d’énergie à base de carbone baissera, et
les tarifs d’autres sources d’énergie augmenteront, du fait de l’augmentation
de la demande, ce qui déclenchera des innovations techniques plus poussées.
D’ici à 2060, deux des chercheurs contribuant à la présente série d’essais
pensent qu’il y aura très probablement des avancées majeures dans les domaines
de l’énergie solaire et du stockage de l’énergie grâce aux batteries. En
conséquence, la valeur des sources d’énergie à base de carbone baissera
peut-être substantiellement.
Si, en conséquence, les
tarifs globaux de l’énergie sont nettement bien plus faibles qu’à l’heure
actuelle, cela favoriserait considérablement l’expansion des activités à forte
intensité d’énergie, notamment dans les secteurs de l’industrie et du
transport.
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