"Satisfactions" et "réserves" après l'adoption de la nouvelle CEI par le Parlement


Les acteurs de la société civile et de la classe politique ivoiriennes sont partagés entre "satisfactions" et "réserves" après le vote mercredi par les députés ivoiriens de la nouvelle loi sur la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), en charge d'organiser l'élection présidentielle de 2015.

Pour la présidente du Réseau pour la démocratie et la citoyenneté en Côte d'Ivoire (REDCI) Christine Foungbé, il s'agit d'un acte démocratique important.

"En adoptant cette loi au Parlement, le processus démocratique a été respecté. Le gouvernement a mis de l'eau dans son vin en tenant compte des desiderata de l'opposition, pour faire une réforme de la commission électorale", a noté Mme Foungbé lors d'une rencontre jeudi des acteurs de la société civile.

Le président de l'ONG Agir pour la démocratie, la justice et la liberté (ADJL) Julien Gauze a également fait part de la satisfaction de son organisation face à ce pas vers l'organisation du scrutin de 20a15.

Le président de l'ONG Agir pour la démocratie, la justice et la liberté (ADJL) Julien Gauze a également fait part de la satisfaction de son organisation face à ce pas vers l'organisation du scrutin de 2015.
Toutefois, M. Gauze a émis quelques réserves relatives au cadre qui a prévalu dans la prise de cette décision.
"Nous voulions un cadre consensuel de décision mais il se trouve que des situations ne conviennent pas à une partie de la classe politique", a relevé M. Gauze lors d'un entretien jeudi avec des journalistes, faisant notamment allusion à une partie de l'opposition.
"Au niveau de la société civile, nous dénonçons une surreprésentation de l'administration. La société civile a un nombre insuffisant de représentants et donc il y aura problème", a-t-il précisé.

Pour sa part, le président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER, opposition) Mamadou Koulibaly a réagi au lendemain de l'adoption de cette nouvelle Commission par le Parlement, estimant que "la nouvelle CEI est dépendante des partis politiques et du gouvernement".
"On aurait pu l'appeler une commission électorale gouvernementale ou une commission électorale politique, et non commission électorale indépendante", a martelé M. Koulibaly, ancien président du Parlement ivoirien sous l'ex-président Laurent Gbagbo.

La loi qui modifie la CEI a été adoptée à la majorité par 207 députés sur 219 présents. Le Rassemblement des républicains (RDR) le parti du président Alassane Ouattara, a la majorité absolue dans l'hémicycle, avec quelque 140 députés sur 254. Cette formation politique dispose avec ses alliés de la quasi-totalité des sièges.

La réforme de la commission électorale est rejetée par l'opposition, non représentée à l'Assemblée pour n'avoir pas participé aux dernières législatives.
Celle-ci émet des griefs, jugeant que "la CEI est insuffisamment transparente", malgré les aménagements apportés par le gouvernement à un premier projet, faisant passer le nombre de ses membres de 13 à 17.
La nouvelle CEI est composée de 17 membres : un représentant du président de la République, quatre de l'administration, quatre de la société civile, quatre des partis politiques au pouvoir, et quatre de l'opposition. Elle sera présidée par le représentant du chef de l'Etat.

Les critiques et griefs de l'opposition portent essentiellement sur la présence au sein de la CEI des institutions rattachées au gouvernement et à la présidence. Selon elle, cette présence "ne se justifie pas".

La commission électorale est chargée d'organiser l'élection présidentielle d'octobre 2015, pour laquelle au moins quatre personnalités dont le chef de l'Etat actuel Alassane Ouattara ont confirmé leur candidature.
Pour plusieurs observateurs, les conditions doivent être réunies pour un scrutin apaisé, afin d'éviter les situations de violences post-électorales comme celles vécues en 2010 et 2011 qui avaient fait plus de 3 000 morts et un million de déplacés.
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About foster

Foster N'CHO est Entrepreneur et blogueur, passionné du monde TIC et du partage de savoir. Ma mission première est de créer un cadre participatif pour accompagner les jeunes porteurs de projets pouvant changer positivement le quotidien des Africains.

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