VIH/SIDA, un danger pour la croissance en Afrique


Longtemps l’on entend parler des nombreuses maladies infectieuses qui paradent dans nos villes, mais peu y accordent de l’importance. Est-ce de l’ignorance, de l’insouciance ou du mépris ? La jeunesse ne mesure encore pas l’impact négatif que ces maladies peuvent avoir sur la société africaine si certaines mesures ne sont pas prises. L’Afrique connaitra une forte croissance économique selon les statistiques que nous recevons, et la jeunesse base tout espoir sur ces chiffres. Mais, savez-vous que toutes ces prévisions risquent d’être effrénées si nous ne combattons pas certains fléaux tels que le VIH/sida ? Je vous laisse plonger dans cette belle lecture instructive et j’attends vos commentaires.

Avec environ 12 % seulement de la population mondiale, l’Afrique subsaharienne supporte plus de deux tiers du fardeau mondial des maladies infectieuses et parasitaires. Neuf sur dix décès d’enfants dus au paludisme dans le monde sont enregistrés en Afrique, tout comme neuf sur dix décès d’enfants imputables au VIH/sida, et la moitié des décès d’enfants dus à la diarrhée et la pneumonie.
Si l’on peut s’attendre à des progrès majeurs dans la lutte contre la majorité des maladies infectieuses et parasitaires, le VIH/sida représente un défi particulier pour le continent, en particulier pour l’Afrique subsaharienne.

Le sida demeurera un défi exceptionnel

L’émergence du VIH/sida en tant que pandémie dans les années 80 a davantage alourdi le fardeau de la maladie supporté par l’Afrique. Bien que le VIH, qui est le virus causant le sida, ait été identifié et signalé dans chaque continent depuis le diagnostic initial de cette affection, l’Afrique est la région la plus durement touchée. Selon les données les plus récentes de l’ONUSIDA, 67 % de toutes les infections au VIH dans le monde sont enregistrées en Afrique subsaharienne, tout comme 68 % des nouvelles infections chez les adultes et 91 % des nouvelles infections chez les enfants. En 2008, 72 % des décès dus au sida dans le monde ont eu lieu en Afrique. Dans les pays où la prévalence du VIH est élevée, l’espérance de vie à la naissance a baissé, parfois de façon spectaculaire ; les taux de mortalité des adultes et des enfants ont substantiellement augmenté ; et le taux de croissance démographique a baissé.
Le VIH/sida, en tant qu’épidémie, revêt un caractère exceptionnel dans la mesure où il ne cesse de se propager depuis près de 30 ans. C’est ce qui fait la différence entre le VIH/sida et d’autres pandémies telles que le SRAS, la grippe aviaire, la fièvre à virus Ebola et la grippe. Contrairement à certaines autres épidémies, dans le cas du VIH/sida, le comportement humain joue un rôle important dans la détermination du risque. En Afrique (et ailleurs), où le principal mode de transmission est la voie sexuelle, le risque individuel d’infection peut être élevé, en l’absence de mesures de prévention efficaces. Pour riposter contre cette épidémie, il est nécessaire de mettre en œuvre des interventions au-delà du domaine traditionnel de la santé publique, c’est-à-dire des interventions ciblant les traits comportementaux et représentant d’énormes défis socioculturels.

L’impact démographique du sida aura une incidence sur les perspectives économiques futures



L’épidémie de VIH/sida peut changer la trajectoire du développement de l’Afrique à long terme, du fait de son impact sur les paramètres démographiques et les structures sociales et économiques.
Les groupes les plus durement touchés par le sida sont les nourrissons et les populations en âge de travailler. Les taux de mortalité infantile ont augmenté dans au moins 40 pays d’Afrique subsaharienne entre 2002 et 2010, du fait du sida. En Afrique australe, les effets combinés des décès prématurés et de la réduction de la fécondité chez les femmes séropositives ont fait baisser les taux de croissance démographique et ont modifié la structure démographique.
Contrairement à d’autres maladies infectieuses et parasitaires telles que le paludisme et la tuberculose, une des principales caractéristiques de la pandémie du VIH/sida est sa concentration dans la population en âge de travailler (tranche d’âge de 15 à 49 ans). Selon les estimations de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour 2005, plus de 16 millions d’hommes et de femmes d’Afrique en âge de travailler (tranche d’âge de 15 à 64 ans) vivaient avec le VIH/ sida, dont plus de 2,4 millions n’étaient plus capables de travailler. Selon les mêmes estimations, depuis son éclatement, cette pandémie a entraîné la perte de plus de 19 millions d’adultes en âge de travailler, soit 10,6 millions d’hommes et 8,6 millions de femmes, ce qui représente plus de 6 % de la main-d’œuvre totale de la région.
Le VIH/sida accentuera l’épuisement du capital humain, du fait des décès prématurés de travailleurs qualifiés. Le sida a déjà entraîné la perte d’un grand nombre de travailleurs qualifiés et de professionnels aussi bien du secteur public que du secteur privé (fonctionnaires, enseignants, personnels en tenue, personnels médicaux, ingénieurs) dans plusieurs pays à prévalence élevée. Toutefois, son plein impact va au-delà de la main-d’œuvre, dans la mesure où il y a également de profondes implications pour la structure des familles et l’intégrité des communautés.

Il est grand temps que toutes forces se mettent ensemble pour lutter pleinement grâce aux centaines de milliards de subvention que reçoivent nos Etats, sinon, le rêve africain sera un désastre épidémique.



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About foster

Foster N'CHO est Entrepreneur et blogueur, passionné du monde TIC et du partage de savoir. Ma mission première est de créer un cadre participatif pour accompagner les jeunes porteurs de projets pouvant changer positivement le quotidien des Africains.

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